C’est quoi ?
L’étude de cas est une technique pédagogique issue de la méthode des cas telle qu’elle fut mise au point par des universitaires américains à la fin du XIXième siècle pour l’enseignement du droit à Harvard Law School puis au début du XXième à la Harvard Business School pour l’enseignement de la gestion.
Enjeux et usages à l’origine
A l’origine, il s’agit pour les étudiant(e)s en droit d’analyser des affaires déjà traitées accompagnées des décisions retenues, ou, pour les étudiant(e)s en gestion, des problèmes d’entreprise tels que des dirigeants ont eu à les affronter. Aujourd’hui elle est utilisée dans différents domaines et notamment en formation professionnelle.
Usages pédagogiques
L’étude de cas est une technique pédagogique qui permet d’explorer, avec les apprenant(e)s, leur capacité d’analyse des situations et de résolution de problèmes à trois niveaux :
- prise de conscience des savoirs qu’ils / elles mobilisent,
- questionnement de leurs connaissances respectives,
- perfectionnement de leurs compétences.
Elle prépare et anticipe l’action en se projetant dans une situation fictive mais réaliste, en analysant une situation plus ou moins complexe en vue de l’action.
Déroulement, consignes, exemples
L’étude de cas doit être rédigée en précisant : le contexte général, la situation-problème, l’événement déclencheur. Le cas peut être écrit ou filmé. Les apprenants sont invités à se mettre en sous-groupe pour résoudre l’étude de cas proposée.
Les consignes doivent être écrites : timing, règles de travail, production à livrer par les participants à la fin de l’étude : diagnostic de la situation, décisions à prendre, actions à entreprendre, etc.
Les critères d’un bon cas :
- C’est une situation concrète puisée dans la réalité de la vie professionnelle (authenticité du cas).
- C’est une situation problématique appelant un diagnostic ou une décision ou les deux (urgence de la situation).
- C’est une situation qui pour être traitée, exige une information et une formation dans le domaine particulier de la connaissance ou de l’action (orientation pédagogique du cas).
- C’est une situation totale, c’est-à-dire que compte tenu des informations supplémentaires éventuelles à rechercher, toutes les données de fait disponibles sont présentées (finitude du cas).
Le formateur / la formatrice est un animateur / trice qui fait étudier un problème par un groupe et ne l’étudie pas pour lui / elle. Cela implique qu’il / elle soit à égalité avec le groupe du point de vue de l’information contenue dans le cas. Il est exclu qu’il / elle impose une solution ou qu’il / elle fasse retenir la sienne propre. Non-directivité sur le fond, mais directivité sur la forme : c’est lui / elle qui va faire fonctionner la méthode d’animation et veiller à la faire appliquer dans ses étapes diverses.
Intérêt pédagogique
En tant que technique pédagogique, l’étude de cas se distingue de l’exercice d’application en ce qu’elle vise non pas la répétition de comportements stéréotypés à adopter dans des circonstances précises, mais la production d’interprétations et de décisions qui peuvent être différentes.
Elle permet d’échanger sur les problèmes concrets que les acteurs peuvent rencontrer. C’est une façon de mobiliser les différents apprenant(e)s et de faire émerger des solutions par rapport à un problème donné.
Elle s’appuie sur le groupe, même s’il peut y avoir des temps de lecture individuelle. La constitution du groupe est pensée en tant que telle dans la mise en place de la technique.
L’étude de cas peut être utilisée à différents moments de la formation :
- Elle peut constituer la pièce maîtresse d’une formation, le fil conducteur de plusieurs séances de travail : elle permet aux participant(e)s de sérier les questions à se poser et rechercher les réponses possibles.
- Elle peut être un élément de début de formation pour amener les apprenants à évoquer les situations qu’ils connaissent pour faire émerger des problèmes et des attentes.
- Elle peut être un temps de travail au sein de la formation pour interroger un point précis au regard des apports proposés préalablement.
- Elle peut constituer un objet de synthèse, de clôture afin que les apports intervenus en amont proposant un autre regard sur le métier deviennent tangibles pour la pratique.
Mises en garde
Il est important de choisir une situation professionnelle fictive mais réaliste, ou adaptée de la réalité.
Il convient d’être clair dans les consignes données aux apprenant(e)s, l’étude de cas doit comprendre suffisamment d’éléments pour engager une réelle réflexion et une démarche d’analyse de la situation susceptible de déboucher sur une action.
Pour aller plus loin
BEAU Dominique. 2000. La boîte à outils du formateur : 100 fiches de pédagogie. Paris : Les Editions d’Organisation.
MUCCHIELLI Roger. 2006. Les méthodes actives dans la pédagogie des adultes. Paris : ESF.
MUCCHIELLI Roger. 1992. La Méthode des cas. 8e éd. Paris : ESF.
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