C’est quoi ?
Le terme Pecha Kucha est l’équivalent du mot « conversation » en japonais. Dans le cadre d’une activité pédagogique, cette technique permet d’amener les élèves à réfléchir autrement sur un sujet de cours en vue de préparer des présentations orales plus courtes, plus créatives et plus raffinées. Avec la technique du Pecha Kucha, les élèves réalisent, seuls ou en groupe, une présentation orale chronométrée à l’aide d’un logiciel de présentation tel que PowerPoint ou tout autre logiciel de présentation adapté. Généralement, la contrainte imposée par la méthode traditionnelle du Pecha Kucha est celle du 20×20, soit 20 diapositives de 20 secondes chacune.
Usages pédagogiques et exemples
Cette technique permet faire une présentation rapide axée sur l’essentiel. Son utilisation par les élèves est particulièrement pertinente notamment pour les aider à bien travailler leur expression écrite et orale.
Par exemple pour les cours en Commerce, Vente, Marketing, Communication …, cette technique peut être utilisée par les enseignants et/ou les élèves pour :
- présenter les éléments essentiels à retenir sur un cours ou un process technique,
- présenter une idée/innovation,
- présenter un nouveau produit à un client,
- présenter son projet à un jury d’enseignants ou à un investisseur,
Déroulement, consignes, exemples
Etape 1 : Choisir un sujet/un thème en lien avec le cours et demander aux élèves de le présenter.
Etape 2 : Présenter aux élèves le fonctionnement de la technique du Pecha Kucha et leur donner les consignes pour réaliser la présentation (travail individuel ou en groupe, nombre de diapositives, durée de chacune des diapositives, logiciel de présentation à utiliser).
Etape 3 : Donner une grille d’évaluation aux élèves pour leur permettre de comprendre les attendus, ce sur quoi ils seront notés.
Etape 4 : Si le travail se fait en présentiel, être disponible pour répondre aux questions des élèves / si c’est à distance, mettre en place un accompagnement via un forum pour répondre aux questions des élèves par exemple.
Etape 5 : Établir un ordre de passage pour les présentations et en informer aux élèves.
Etape 6 : Le jour des présentations, s’assurer d’avoir les ressources nécessaires au déroulement de l’activité (si c’est en présentiel : vidéo projecteur, ordinateur, chronomètre, les présentations des élèves / Si c’est à distance, le logiciel de visio remplace le vidéoprojecteur grâce au partage d’écran).
Etape 7 : Pendant les présentations, l’enseignant remplit les grilles d’évaluation.
Etape 8 : À la fin, l’enseignant invite, si besoin, l’auditoire, composé des autres élèves de la classe, à poser des questions aux orateurs. Ensuite, s’appuyant sur la grille qu’il avait fournie aux élèves au départ, il leur fait un retour en mettant en avant les points forts et les axes d’amélioration de leur présentation.
Intérêt pédagogique
La technique du Pecha Kucha oblige les élèves à repenser la façon de présenter leur travail (travail individuel ou de groupe). Puisque le temps de présentation d’une diapositive est très limité, ces derniers font favoriser les éléments visuels au détriment du texte, ce qui permet d’avoir des présentations plus claires et plus épurées. Aussi, les élèves sont obligés de mieux planifier leur présentation orale en la préparant en amont, ce qui rend leur travail beaucoup plus structuré et professionnel. De plus, une présentation basée sur la technique du Pecha Kucha est beaucoup plus accrocheuse puisque le rythme soutenu de la présentation la rend plus dynamique et permet à l’auditoire d’être plus attentifs. Avec la limite de temps imposée à chacune des diapositives, les présentations sont plus courtes, ce qui permet aux élèves (présentateurs) d’échanger avec l’auditoire et de répondre à leurs questions. Cette technique est très pédagogique car elle apprend à faire des synthèses, à bien s’exprimer et donc à communiquer en mettant en avant ce qui est l’essentiel.
Freins à l’usage et mise en garde
Avant de décider d’utiliser la technique du Pecha Kucha, l’enseignant doit s’assurer que l’objectif pédagogique de l’activité s’y prête bien.
Il faut noter que les élèves peuvent rencontrer des difficultés pour écrire le contenu de leur diapositive, d’autant plus qu’il faut être très synthétique. Il en va de même pour le choix des images si toutefois la consigne du pitch porte sur des images à présenter. L’expression orale peut aussi être difficile puisque l’idée n’est plus de lire un support de présentation mais d’utiliser ses propres mots.
Ainsi, l’utilisation de cette technique dans une activité pédagogique nécessite que l’enseignant guide, oriente, soutienne les élèves tout en leur faisant comprendre l’importance de pratiquer sa présentation avant le pitch final.
Détournement et bricolage
Les variantes de la technique Pecha Kucha résident principalement dans le nombre de diapositives imposé ainsi que la durée de chacune d’elles. Comme précisé plus haut, le format classique comporte 20 diapositives de 20 secondes chacune, pour un temps total de présentation de 6 minutes et 40 secondes. Cependant, selon l’objectif visé, le mode de réalisation (seul ou en équipe) et le nombre d’élèves dans la classe, l’enseignant peut décider d’adapter le nombre de diapositives par présentation ou encore la durée de chacune d’entre elles. Il faut juste garder en tête que le principe du Pecha Kucha repose sur la contrainte de temps imposée à une diapositive.
Variante 1 : plutôt que de demander aux élèves de faire leur présentation orale devant la classe, l’enseignant peut, en lien avec son cours, leur demander de choisir individuellement ou en groupe une thématique, de préparer un pitch sur le mode du Pecha Kucha et de faire une présentation commentée des slides sous format vidéo tout en respectant la contrainte de 20 secondes par slide. Les vidéos seront ensuite regardées avec toute la classe suivi des retours de l’enseignant.
Variante 2 : l’enseignant pourrait au début de chaque cours ou en fin de cours demander aux élèves de présenter les éléments essentiels à retenir sur son dernier cours ou sur le cours qui vient juste de se terminer en adoptant la technique du Pecha Kucha. Cela lui permettrait de vérifier facilement l’acquisition des connaissances, ce qui ne peut qu’être bénéfique pour garder l’attention des élèves tout en favorisant leurs motivations et leurs apprentissages.
Pour aller plus loin :
Cécile DELBOUSQUET, enseignante au Cnam Pays de la Loire, a expérimenté, de façon originale, le Pecha Kucha avec ses élèves dans le cadre d’un cours de communication écrite et orale.
Voici un court article intégrant un témoignant vidéo sur sa pratique pédagogique https://living-lab.cnam.fr/pecha-kucha-et-si-vous-demandiez-a-vos-eleves-de-bavarder-en-cours/