Objectif(s) :
La simulation se définit comme « une reproduction d’une situation constituant un modèle simplifié mais juste d’une réalité » (Chamberland, Lavoie et Marquis, 2000, p. 81). Elle est parfois nommée : mise en situation professionnelle en contexte simulé. En tant que technique pédagogique, elle vise à placer une personne ou un groupe de personne dans un contexte qui reproduit une situation professionnelle (ou sociale) précise. Elle permet de travailler sur des gestes et comportements professionnels ou sociaux, sur les dimensions techniques ou méthodologiques d’un métier ou d’une activité.
Lorsque la prescription est forte, la simulation consiste à répéter les comportements qu’il faudra adopter dans les situations professionnelles à venir. Il y a dans ce cas une seule façon « correcte » de simuler ou, s’il y en a plusieurs, elles sont codifiées.
Exemple (D. Beaud, 2008) : la simulation des opérations dans le cas de l’ouvrier qui doit fermer des vannes dans l’ordre strict que lui imposent les consignes de sécurité.
Lorsque la prescription est moins forte, la simulation permet de vivre une « situation-problème » du type de celles que l’on rencontre dans la vie professionnelle (ou sociale) afin d’identifier les difficultés techniques et/ou méthodologiques posées par la situation ainsi que les gestes ou les comportements permettant d’y faire face. Selon les cas, la technique de simulation pourra ainsi être intégrée à différentes stratégies pédagogiques.
Déroulement et consignes :
- La préparation
Le formateur choisit une situation-type ou une activité et au cadre dans lequel elle se déroule : les personnages, les règles, les objectifs, les contraintes à surmonter. La situation ou le cadre de l’activité doivent être clairs et facilement compréhensibles. Il conçoit éventuellement des outils ou des supports adaptés au contexte de la simulation (fiches de préparation de la simulation, fiche pour les personnages et la situation, grille d’évaluation, etc.).
- Le déroulement
Le formateur lance la simulation en précisant les objectifs de la technique, l’objectif pédagogique visé. Il précise les contraintes de temps et les règles inhérentes au scénario : liberté d’action, ressources et matériel disponibles, respect des rôles. Il s’assure que l’ensemble des apprenants ont compris ce qui est attendu.
Il est préférable que les acteurs de la simulation soient volontaires plutôt que désignés. Ceux qui ne jouent pas observent, avec ou sans grille d’observation. Le formateur peut inviter les apprenants à constituer des groupes de préparation des acteurs de la simulation : un groupe par acteur.
Pendant le déroulement de la simulation, le formateur ne doit pas intervenir, ni donner de réponses ou de conseils. Il est attentif à ce que tout le monde respecte les règles inhérentes au scénario.
Il indique le temps restant avant la fin de l’activité.
- Le retour sur la simulation
Le formateur invite les acteurs puis les observateurs à faire part de leurs réactions et/ou observations une fois la simulation réalisée.
C’est le formateur qui définit les modes d’exploitation de la simulation : quelles questions poser aux acteurs, puis aux observateurs ? Selon les cas et selon le degré de prescription qui encadre l’activité, les questions ne seront pas les mêmes.
De manière générale, le formateur invite les apprenants à :
- partager leurs solutions et la portée de ces solutions
- discuter de leurs choix et de leurs conséquences
- à dégager une compréhension commune des enjeux et des interventions possibles
- à intégrer les concepts reliés aux situations abordées
Matériel nécessaire :
Le matériel nécessaire est fonction de la situation ou de l’activité simulée et des outils choisis par le formateur pour encadrer la préparation et le déroulement de l’activité de simulation.
Contexte d’utilisation (Public, etc.) :
Cette technique peut être utilisée avec tout type de public, mais la taille du groupe ne doit pas être trop importante. Il est également préférable de ne pas lancer une activité de simulation dès la première rencontre du groupe mais d’annoncer aux apprenants que cette technique sera mise en œuvre au cours de la formation.
Cette technique peut être associée à différentes stratégies pédagogiques : soit comme activité de découverte d’une situation-problème, soit comme mise en pratique d’éléments de connaissance ou d’habilités acquises au cours de la formation.
Points forts :
La simulation peut être le moyen de stratégies pédagogiques différentes : lorsqu’elle est utilisée comme moyen pour s’entrainer et répéter des gestes « prescrits » en situation professionnelle, elle a une fonction applicative ou d’évaluation dans le cadre d’une méthode démonstrative ; lorsqu’elle est utilisée pour faire vivre une « situation-problème, proche des situations réelles ou des activités de référence visées, elle devient une technique privilégiée des méthodes actives parce qu’elle favorise une autonomie dans la construction des solutions ou des comportements adéquats.
Mises en garde :
La situation-type ou l’activité à simuler ainsi que son cadre doivent être le plus clair possible afin que les apprenants puissent s’y projeter avec aisance. Dans le cadre d’une pédagogie active, différents détails doivent pouvoir être donnés, mais en conservant une certaine marge de manœuvre dans le scenario ou l’activité à réaliser, afin de permettre à chaque acteur de projeter sa propre vision de la situation, ou d’envisager différentes modalités possibles d’intervention en situation.
Le formateur est garant du cadre et des règles à respecter pendant le déroulement du jeu et lors des retours suite à la simulation. Il doit notamment veiller à ce que les réactions et observations du groupe soient communiquées de telle façon qu’elles puissent toujours être perçues comme bienveillantes par les apprenants qui ont accepté de simuler.
Autres techniques avec le même objectif :
L’étude de cas
Références :
Beau Dominique. – La boite à outils du formateur. – Paris : Ed. d’organisation, 2008 [1976].
Chamberland, G., Lavoie, L. et Marquis, D. (2000). 20 formules pédagogiques. Sainte-foy : Les Presses de L’Université du Québec
© Emmanuelle Betton _ Cnam