« Apprendre à apprendre » : épisode 1

« Apprendre à apprendre » est un dispositif pédagogique mis en place au Cnam Pays de la Loire pour aider les élèves à mieux apprendre. Il est composé de 8 étapes et son objectif est de faciliter l’acquisition et le développement des compétences. Quand on a compris pourquoi et comment on apprend, l’apprentissage est plus efficient. C’est en partant de ce constat que nombre d’organismes de formation intègrent désormais à leur cursus des séances pour « apprendre à apprendre ».
Le Living Lab s’est entretenu avec deux formateurs qui interviennent dans deux étapes de ce dispositif et une apprenante qui les a suivis :

  • Cathia Charoy, chargée d’accompagnement des parcours professionnels au Cnam Pays de la Loire, intervient dans l’étape n°2 intitulé « mon style d’apprentissage et mes vents porteurs ». Lors de cette séance, elle aide les apprenants à définir leur projet de formation et à identifier leur style d’apprentissage. (Épisode 1)
  • Nicolas Thibault, ingénieur pédagogique dans le même centre Cnam, intervient dans l’étape n°3 intitulé « mon environnement numérique d’apprentissage ». Il les interpelle pendant sa séance sur leur rapport au numérique. (Épisode 2)
  • Anaëlle SEED, inscrite en licence RH, a quant à elle suivi ces deux séances d’apprendre à apprendre.

Témoignage 1, Cathia : mieux se connaître pour mieux apprendre
Living Lab : en quoi consiste la séance « Apprendre à apprendre » que vous animez ?
Cathia :  dans cette séance, nous cherchons d’abord à identifier les facteurs qui entrent en compte dans l’apprentissage. Il s’agit de permettre aux apprenants de prendre conscience de leur rapport au savoir et de développer leur autonomie dans l’apprentissage.
Living Lab : concrètement, comment cela se déroule-t-il ?
Cathia : nous faisons d’abord réfléchir les élèves sur les facteurs qui favorisent leur apprentissage. Pour cela, nous partons souvent d’une situation concrète, par exemple la révision d’un examen. Nous leur demandons quels sont les leviers qu’ils mettent en œuvre pour réviser et les freins qu’ils rencontrent. Ils se mettent en groupe de 4 ou 5 et échangent sur leurs pratiques. Une fois les différents facteurs identifiés, ils définissent trois conditions favorisant l’apprentissage.
Ces ateliers permettent de les conscientiser sur le fait que pour « savoir apprendre », il faut « vouloir apprendre ». Il faut également aussi « pouvoir apprendre » (en avoir la capacité) et en avoir la possibilité (un environnement favorable). Ces 3 facteurs sont toujours présents dans les productions des élèves, de façon plus ou moins dominante et importante en fonction de chacun.
Living Lab : le second temps porte sur les « styles d’apprentissage », comment l’abordez-vous ?
Cathia : nous nous appuyons sur les théories de David Kolb* selon lesquelles chacun à des façons préférentielles d’apprendre. Nous leur proposons le test Isalem**, qui leur donne des points de repère sur leur style d’apprentissage préférentiel. Nous expliquons ensuite les caractéristiques des différents styles identifiés par David Kolb. Nous insistons beaucoup sur le fait qu’il n’y a pas un style meilleur que l’autre, l’idée est simplement de les connaître pour développer ses propres stratégies d’apprentissage surtout lorsqu’on est amené à travailler en groupe (au Cnam ou en entreprise).

Living Lab : le dernier atelier est un temps de formalisation individuelle ?
Cathia : en effet, la dernière étape est une sorte de synthèse et de projection pour réussir l’année de formation qu’ils engagent. Il s’agit dans ce dernier atelier de formaliser individuellement les facteurs participants à leur réussite. Nous utilisons le vision boat (cf. image ci-dessous) pour y parvenir, ce qui permet d’identifier par exemple :

  • L’objectif visé et les compétences attendues pendant la formation, au-delà du diplôme (l’île),
  • Les personnes ressources sur lesquelles je vais pouvoir m’appuyer (l’équipage),
  • Mes atouts dans ma manière d’apprendre (les voiles),
  • Ce qui me motive à apprendre, le sens que je donne à cet apprentissage (vents porteurs),
  • L’environnement nécessaire pour bien apprendre (soleil, nuage).

Le point de vue de l’apprenante :
Anaëlle : « Ce que j’ai aimé, c’est que ça m’a déculpabilisé sur ma manière d’apprendre. Je suis du style à procrastiner et à fonctionner sous pression. Je fais souvent tout au dernier moment et l’atelier a bien confirmé cela ! Il m’a permis de mieux connaître ma manière d’apprendre. Et c’était important pour les collègues aussi, de constater qu’on n’a pas tous les mêmes manières de travailler, c’était rassurant. Chacun a sa manière de faire, et le plus important est de se retrouver dans son style d’apprentissage et savoir s’adapter aux styles des autres surtout lorsqu’il s’agit de travailler en groupe. Je pense que les exercices qui permettent de parler de soi pour mieux se connaître et connaître les autres plaisent toujours ».

* A. D. Kolb L’apprentissage expérientiel : expérience en tant que la source de l’apprentissage et le développement Englewood Cliffs, NJ, Prentice Hall, 1984.
** http://www.lem.ulg.ac.be/StyleApprent/StyleApprent_CG/media/isalem.htm

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