Web 3.0

C’est quoi ?

Le concept de Web 3.0 désigne le web du futur. Il fait référence au concept de « modèle de réseau sémantique », inventé dès 1960 par le chercheur en sciences cognitives Allan Collins, le linguiste Ross Quillian et la psychologue Elisabeth Loftus. L’expression « Web sémantique » a été inventée par Tim Berners-Lee,également inventeur du World Wide Web et directeur du World Wide Web Consortium(Wikipedia).

Enjeux et usages à l’origine

Le web 3.0 fait suite à l’ère du Web social du Web 2.0. Il n’existe pas encore mais les prospectivistes imaginent déjà ses caractéristiques futures. Quelles sont-elles ?

Il semble que l’Internet de demain sera sémantique, c’est-à-dire capable, grâce à des applications informatiques, d’analyser automatiquement les contenus écrits et visuels diffusés sur le web, de les interpréter, de les relier et de les structurer. Il s’agit de s’appuyer sur les connaissances existantes pour faciliter l’émergence de nouvelles connaissances.

Plus précisément, l’être humain utilise le web par exemple pour la recherche d’information ciblée via les moteurs de recherche. Les ordinateurs ne peuvent pas accomplir ces tâches sans direction humaine, parce que les pages web sont conçues pour être lues uniquement par des personnes et non par des machines. Le Web sémantique est une vision qui permet aux informations d’être lisibles par les humains comme par les machines. Cela permettra d’effectuer des travaux fastidieux et répétitifs de recherche d’information par des ordinateurs tout en améliorant et consolidant l’information sur le Web pour ses utilisateurs. Le Web sémantique est donc un système qui permet aux machines de « comprendre » et de répondre aux demandes complexes de l’être humain en fonction du sens de ses demandes. Une telle « compréhension » exige que les sources d’information aient été au préalable sémantiquement structurées.

Dans cette optique, le web sémantique est porté par un mouvement collaboratif mené par le World Wide Web Consortium (W3C) qui favorise des méthodes communes pour échanger des données structurées. En ce sens, le web sémantique sera le web des « métadonnées ».

Le Web 3.0 serait également celui de « l’Internet des objets », qualifié ainsi du fait de l’extension d’Internet à des choses et à des lieux dans le monde physique. L’Internet des objets représente les échanges d’informations et de données provenant de dispositifs présents dans le monde réel vers le réseau Internet. Les objets et lieux de notre quotidien (réfrigérateur, voiture, montre, objets divers …), dotés « d’identité » numérique, seront capables de communiquer avec les individus, l’ensemble créant et échangeant automatiquement des données.

Usages pédagogiques

Dans le domaine éducatif, on pressent le potentiel de l’analyse par un tel système des informations produites par les apprenants. Cela pourrait faciliter l’observation des usages et des pratiques d’apprentissage des élèves inscrits en formation à distance, et donc constituer un outil d’aide pour la médiation pédagogique d’un enseignant ou d’un formateur. Les informations remontées pourraient également aider les apprenants à définir leur profil d’apprentissage.

Si les métiers et les disciplines sont encore très cloisonnés, nous pouvons entrevoir toute la pertinence d’un travail collectif interdisciplinaire entre informaticiens (gestionnaire de métadonnées), formateurs et enseignants issus des sciences de l’éducation, et designers capables de rendre lisibles des informations complexes au travers d’une mise en forme de type data-visualisation. Si l’information remontée est fiable, l’analyse des données pourrait faciliter l’accompagnement des apprenants.

Freins à l’usage

Pour autant, l’enthousiasme pour le Web sémantique pourrait être tempéré au regard de considérations plus politiques. En effet, avec la structuration des données d’un web sémantique, il sera plus facile pour un gouvernement d’interpréter les informations circulant sur le web, de géolocaliser l’origine des données, et donc de remettre en cause le principe d’anonymat du Web, de les bloquer … en un mot, de les contrôler. Il en va de la démocratie face à la censure et au non-respect de la vie privée. A suivre…

Et demain ?

Alors que ses détracteurs ont mis en doute sa faisabilité du fait même de la facilité à tromper le système en y injectant des informations parasites, ou de la difficulté à analyser certaines imprécisions du langage humain sujet à l’interprétation; au contraire ses promoteurs font valoir que les recherches initiées dans l’industrie, la biologie et les sciences humaines ont déjà prouvé la validité du concept original.

Pour aller plus loin

Wikipedia : Le Web 3.0 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Web_s%C3%A9mantique

Wikipedia : L’Internet des objets : https://fr.wikipedia.org/wiki/Internet_des_objets

Cours de culture numérique de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand : http://www.univ-bpclermont.fr/Ressources_Num/Les_reseaux_sociaux_web_web/co/1-3_Web3.html