C’est quoi ?
Une «quescussion» est une activité consistant à mener une discussion uniquement sous forme de questions. L’énoncé de la question de départ est formulé par l’enseignant de manière à ce qu’il manque des éléments pour pouvoir y répondre. L’objectif est de générer une liste de questions à se poser face à un concept, une situation, un problème.
La «quescussion» peut être utilisée à plusieurs fins pédagogiques:
– fournir une situation qui permet aux étudiants de poser librement et sans peur du jugement des questions sur les choses qu’ils comprennent mal,
– permettre à l’enseignant de cerner le degré de compréhension d’un phénomène ou d’un problème (et d’adapter ensuite la manière d’aborder ce
phénomène),
– permettre aux étudiants de prendre conscience d’un ensemble de dimensions non considérées jusque-là dans l’étude d’un problème.
Déroulement
L’enseignant présente les trois règles de la «quescussion» :
- toutes les interventions doivent être sous forme de question,
- les affirmations déguisées en question sont interdites (ex: la relativité restreinte et la relativité générale sont deux théories développées par Einstein, n’est-ce pas?),
- il faut attendre qu’au moins deux ou trois autres personnes aient posé une question pour participer à nouveau (nombre variable selon la taille du groupe).
L’enseignant présente la question de départ et invite les étudiants à poser toutes les questions qui leur viennent à l’esprit à partir de cette question. La durée de l’activité sera variable en fonction de la question de départ. Une fois les questions épuisées, l’enseignant ala possibilité de lancer une discussion sur quelques questions qu’il aura sélectionnées durant l’activité ou d’aider les étudiants à identifier les éléments non évoqués.
Exemple d’utilisation
La question suivante pourrait être posée pour démarrer une «quescussion»: «Quel est le temps nécessaire pour faire bouillir de l’eau ?»
Les questions que pourraient être amenées à poser les étudiants pourraient être les suivantes : «Quelle est la quantité d’eau?»,«L’eau est-elle salée?», «A quelle altitude se situe-t-on?», «Quelle est la température de l’eau à l’origine ?», etc…
Si, par exemple, aucun étudiant n’aborde la question de l’altitude, cela peut permettre à l’enseignant de prendre conscience que les étudiants ne maitrisent pas forcément l’idée selon laquelle l’altitude a une influence sur l’ébullition de l’eau.
Conseils et atouts
- fournir une situation qui permet aux participant-e-s de poser des questions sur les choses qu’ils/elles comprennent mal
- aborder des sujets d’une manière non-linéaire, en associant des idées à travers plusieurs matières et en mettant en évidence des avancées questionnables et des idées de fond
- stimuler la formulation et l’examen consciencieux des concepts avant de les exprimer
- prévoir des occasions pour les participant-e-s de clarifier et développer leurs idées sans devoir affronter le jugement des autres
- La durée de la quescussion elle-même variera avec la tâche qui a été imposée ,rarement au-delà de dix minutes voire même moins. Les groupes doivent apprendre comment bien faire la quescussion, et vous pouvez vous attendre à quelques silences entre les questions quand vous utilisez cette technique pour la première fois. Ne vous inquiétez pas : ils/elles pensent. Alors, ne succombez pas à la tentation de finir la quescussion dès le premier silence de 10 ou 15 secondes
Ressources
Source BSQF http://bsqf2009.univ-lyon1.fr/
Prof. Paul Bidwell, University of Saskatchewan, Canada (http://www.uwo.ca/tsc/tlc/lc_part3c.html )
Peter WHITE, T-PULSE Graduate Teaching Workshop, McGill University
Siara ISAAC, ICAP, Université Claude Bernard Lyon 1