Carte mentale

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C’est quoi ?
La carte mentale permet une cartographie de l’information sur un document lisible et facilement mémorisable.
C’est une représentation visuelle conçue pour suivre et refléter le cheminement et le développement de la pensée sur une idée ou un concept donné.
Elle rassemble des mots-clés, des illustrations, des dessins, des couleurs ou des liens autour d’un même sujet.
Elle vise à comprendre, mémoriser, réfléchir, favoriser la créativité, associer des idées et en cela… elle peut favoriser l’apprentissage.
Elle peut être conçue à partir d’une carte mentale vierge ou d’une carte mentale en ligne. Il existe plusieurs outils pour les réaliser, on peut citer par exemple : Mindomo, Canva, Miro, Framindmap…

Sources : https://www.zeneduc.com/blog/nos-posts-educ/comment-raliser-une-carte-mentale.html

Enjeux et usages à l’origine
Les cartes mentales sont nées dans les années 1960.
Le psychologue Tony Buzan* leur donne un nom, il est le premier à formaliser les règles de construction.
Elles rencontrent d’abord le succès dans les années 80 au Royaume-Uni, puis sont popularisées en France par le pédagogue Antoine de la Garanderie**.
Il y voit un outil adapté aux enfants réceptifs aux supports visuels.
Les cartes mentales apparaissent aujourd’hui comme un outil efficace pour soutenir l’apprentissage et la mémorisation.
« Quand on présente la même information sous différentes formes, par exemple verbales et imagée, on multiplie les réseaux neuronaux impliqués dans la mémorisation, ce qui facilite la rétention », explique Grégoire Gorst, professeur de psychologie du développement à l’Université de Paris***.
Selon lui, les cartes mentales permettraient d’améliorer les capacités de raisonnement, en limitant la charge cognitive.
« Externaliser sur papier les informations au lieu de les garder en tête soulage la mémoire de travail, qui peut davantage se concentrer sur la résolution de problème », précise encore G. Gorst.

Usages pédagogiques
On peut utiliser les cartes mentales pour leur capacité à faciliter la mémorisation, bien mieux qu’un cours linéaire.
Mais plus globalement, on peut les utiliser pour faire :

  • Un brainstorming,
  • Une présentation d’idées,
  • Une prise de notes,
  • Une révision et un apprentissage mnémotechnique
  • Ou la préparation d’un oral, d’un exposé.

Consignes
Voici les recommandations données par l’application Canva pour faire une Carte mentale :

  1. Définissez l’objectif de votre carte mentale.
  2. Écrivez le thème ou le sujet au centre d’un document.
  3. Créez des branches pour les idées principales, dans toutes les directions. Écrivez les mots-clés, ajoutez une couleur pour chaque branche, ainsi que des dessins, des symboles. On utilise ici la pensée irradiante, c’est-à-dire qu’une idée en génère une autre, et ainsi de suite.
  4. Ajoutez les sous-branches pour les idées secondaires. Vous pouvez diviser les branches en sous-branches, pour détailler et préciser chaque idée.
  5. Complétez avec des idées tertiaires reliées aux sous-branches. Continuez à diviser les sous-branches, dans la limite de 3 à 4 sous-branches, pour que la mindmap reste lisible.
  6. Créez des associations, des connexions. Vous pouvez dessiner des flèches pour symboliser l’association d’idées, ou encore utiliser des couleurs ou des symboles. Dessinez ou écrivez tout ce qui peut vous aider à la compréhension.

Déroulé
Cette vidéo présente comment faire des cartes mentales en 5 étapes.

Exemple et Retour d’expérience
On trouvera ici le témoignage d’un formateur ayant utilisé les cartes mentales dans l’usage de ses cours.
Il s’est servi de X.Mind pour identifier les acteurs du handicap dans le domaine du travail.
Les cartes mentales présentent comme avantage de rendre les élèves plus actifs vis-à-vis de leur apprentissage, comme l’affirme Chantale Beaucher, Professeur en sciences de l’éducation à l’Université de Sherbrooke****.
« En incitant les élèves à sélectionner des mots clés et les liens qu’ils vont représenter, la carte mentale leur permet de dépasser leur niveau de compréhension superficiel d’un apprentissage par cœur ou d’une prise de note automatique.
De surcroit, elle constitue une aide précieuse pour l’enseignant, en donnant à voir ce que l’élève a compris de son cours.
Enfin le caractère esthétique de cet outil pourrait jouer un rôle significatif dans la motivation.
Les cartes mentales sont plus souvent relues que des notes de cours, ce qui a évidemment un impact positif sur l’apprentissage
 », analyse Chantale Beaucher. Cela peut donc également être utilisé comme forme de remédiation.

Freins à l’usage et mise en garde
Les cartes mentales ne conviennent pas à tous les apprenants.
Certains peuvent se sentir infantilisés.
Ou à l’inverse, parce qu’elles peuvent paraître simples et ludiques, elles peuvent donner à tort le sentiment d’avoir appris et renforcer notre tendance naturelle à surestimer nos propres connaissances.
Comme pour toutes les pédagogies, les cartes mentales n’ont d’intérêt que si on a défini ses objectifs pédagogiques et qu’on les utilise avec parcimonie, en complément d’autres pédagogies.

Détournement et bricolage, et demain ?
Selon Béatrice Kammerer****, les cartes mentales peuvent aussi être un outil d’inclusion pour les élèves en difficulté.
Les cartes mentales se révèlent encore plus déterminantes pour ceux qui ont des besoins cognitifs spécifiques, et notamment les élèves neuroatypiques ; Les enfants en difficulté avec le langage écrit sont ceux qui bénéficient le mieux des cartes mentales.

Pour aller plus loin
*Tony Buzan, Mind map, dessine-moi l’intelligence, Eyrolles, 2012.

**Antoine de la Garanderie, Pédagogie des moyens d’apprendre : Les enseignants face aux profils pédagogiques, Bayard Jeunesse, 1988.

*** Jean-Luc Berthier et alLes neurosciences cognitives dans la classe. Guide pour expérimenter et adapter ses pratiques pédagogiques, ESF, 2018.

**** In « Mieux apprendre grâce aux cartes mentales », Béatrice Kammerer, Sciences Humaines, Avril 2021, n°335.

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