BEEKAST, retour d’expérience d’une enseignante en droit

Beekast est un outil web d’intelligence collective utilisé pour dynamiser les présentations, les réunions, les séminaires… Il est présenté par ses concepteurs comme permettant de faire collaborer en direct tous les participants, en présentiel ou à distance, en offrant une session « rythmée, efficace et ludique ». Mais qu’en est-il dans la réalité ? L’outil est-il également pertinent en formation ? Retour d’expérience avec une enseignante de droit au Cnam, Aurore Merlet. Elle a testé la version payante dans le cadre d’une Unité d’enseignement de droit de la construction (La version gratuite étant limitée à 3 personnes).

Pourquoi le recours à cet outil plutôt qu’un autre ? J’allais vers un public qui ne connaissait rien au droit et il me fallait un outil qui me permette de le désacraliser, de leur donner envie. La plupart d’entre eux découvre cette discipline, très peu ont croisé le droit dans leurs études. Donc il fallait préparer une introduction au droit qui donne des éléments de bases sans être rébarbative. Je voulais montrer que le droit est très inscrit dans leur contexte professionnel, que c’est quelque chose de concret ! Et puis je voulais aussi tester de nouveaux outils pour animer mes cours. De par mon expérience de formatrice, j’ai toujours aimé essayer de nouveaux outils. C’est mon côté « geekette » peut-être…

Qu’est-ce que vous avez aimé dans cet outil ? Il est assez simple à utiliser, c’est facile de concevoir une action pédagogique. J’ai ma base de cours, des PowerPoint et je les adapte en intégrant plusieurs activités en ligne : quiz, nuage de mot, sondage, vote… Ce qui est intéressant, c’est l’interactivité : chaque apprenant se connecte avec un code de session que je leur donne. Ils participent et les résultats de leur contribution s’affichent en direct. Enfin, il est très facile de dupliquer le document pour le cours suivant, ainsi tous les outils peuvent être réutilisés.

Des exemples d’utilisation ? J’ai d’abord utilisé les quiz pour connaître leurs premières représentations du droit. Cela a trois avantages : recueillir les propos de tout le monde, alors que d’habitude, on ne retient que le point de vue de celui qui veux bien participer ; adapter la suite de son cours au regard des connaissances déjà repérées ; mettre un peu d’humour, car je glisse toujours des propositions un peu humoristiques dans les quiz. J’ai ensuite fait faire une hiérarchisation des normes juridiques en droit. Plutôt que de leur donner l’information, je leur demande de les trouver par eux-mêmes (principe de classe inversée). Beekast permet de faire des activités de classement. Les élèves ont beaucoup aimé l’activité « challenge », alors qu’il s’agissait en réalité d’un test de connaissance par rapport à la session précédente. Cela donne encore une fois une dimension ludique à des contenus qui, à priori, ne le sont pas. J’ai également utilisé le nuage de mots qui donne une forme d’émulation collective dans la production de contenus.

Quelle est la limite de cet outil ? Il n’est pas possible de modifier le PowerPoint une fois qu’il est intégré à Beekast, c’est une image qui est importée. C’est ennuyeux, si on a une correction de dernière minute à apporter, il faut réimporter le fichier pour faire une modification.

Qu’est-ce qui n’a pas marché dans l’expérimentation ? J’avais mis à disposition un « mur d’expression » sur lequel les apprenants pouvaient s’exprimer librement. Je faisais l’hypothèse que ceux qui n’osaient pas poser de question pourraient le faire sur ce mur. En fait les contributions n’avaient pas de lien avec le cours, c’était plutôt un espace de « déconnade » pour eux. Pas de plus-value pédagogique donc en présentiel. Ce ne serait sans doute pas la même chose en distanciel.

Quelles sont les conditions pratiques pour utiliser l’outil ? Que les apprenants disposent d’un ordinateur ou un smartphone avec un accès internet.

Au final, recommandez-vous Beekast à vos collègues ? Oui, c’est un outil assez facile d’utilisation et qui permet vraiment de créer des interactions avec les apprenants. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il peut être utilisé pour tous les sujets ! Je ne suis pas sûre que lorsqu’on va rentrer dans le cœur du droit de l’urbanisme, il ne faudra pas mobiliser d’autres outils. Mais l’expérience a porté ses fruits, j’ai pu capter et maintenir leur attention et les évaluations ont montré qu’ils avaient beaucoup aimé à la fois les outils et les échanges que cela avait suscités.

 

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2 thoughts on “BEEKAST, retour d’expérience d’une enseignante en droit”
  1. Il ne faut pas hésiter à leur faire des remontées d’usage !
    L’outil est évolutif. J’ai demandé quelques évolutions. Par exemple dupliquer une activité d’une session à l’autre. A priori cela devrait arriver !

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