Objectif(s) :
Le jeu de rôle est une technique pédagogique dite de « simulation ». Comme toute technique de simulation, il vise à placer une personne ou un groupe de personne dans un contexte qui simule une situation  professionnelle précise. Mais à la différence des mises en situation « classiques » qui ont pour vocation de travailler les dimensions techniques du métier ou les gestes professionnels, le jeu de rôle permet de travailler les dimensions relationnelles d’un métier ou d’une activité professionnelle. Il est donc particulièrement utilisé pour travailler des situations professionnelles où la dimension relationnelle prédomine.

Sa finalité est de permettre aux participants d’interpréter un rôle dans une situation particulière et de prendre conscience de la construction de leur système de relation à autrui dans certaines conditions.

Le jeu de rôle permet notamment :

  • l’apprentissage de la résolution des conflits liés à l’exercice du métier : le jeu de rôle fait vivre aux acteurs des situations conflictuelles tirées de la vie professionnelle, afin de les analyser dans leur complexité, ou sous toutes leurs
  • le développement d’attitudes facilitant la communication : en acceptant de jouer un rôle différent de celui qu’on joue habituellement, on acquiert une meilleure compréhension des problèmes de l’autre, en accédant de l’intérieur à son point de vue.
  • l’amélioration de la connaissance de soi : les interactions propres au jeu permettent de mieux prendre conscience de son « moi social », de la manière dont il est perçu par autrui.

Déroulement et consignes :

Préparation du jeu

Il s’agit de remettre un texte de consignes aux participants qui énonce :

  • le contexte dans lequel va se dérouler le jeu (environnement de travail, situation de départ, )
  • les caractéristiques du rôle à jouer (statut, caractère, )
  • les caractéristiques des autres rôles
  • la situation exacte au moment du jeu ou l’évènement déclencheur qui rend la situation problématique

Mais il faut éviter de donner trop de détails, afin de permettre à chaque acteur de se projeter dans la situation, selon la vision personnelle qu’il en a.

Préparation du groupe

  • Un cadre doit être posé : bienveillance, respect mutuel, silence pendant le jeu,
  • les acteurs s’étant eux-mêmes désignés, des sous-groupes sont constitués pour aider chaque acteur à préparer son rôle.
  • Il s’agit de vérifier que chaque acteur a bien compris son rôle et est prêt à le

Déroulement du jeu

  • Le jeu doit se dérouler dans un silence complet et les acteurs doivent être à bonne distance du reste du groupe pour ne pas être perturbés.
  • Les participants et l’animateur ne doivent pas intervenir pendant le
  • La durée du jeu peut être fixée à l’avance (au moins 10 minutes) ou l’animateur peut faire arrêter le jeu s’il estime qu’il dure trop

Le jeu peut être filmé. Dans ce cas, cette éventualité devra être annoncée au début de la phase de préparation, pour que les acteurs se désignent en connaissance de cause.

Exploitation

Après avoir remercié les acteurs, l’animateur leur demande d’exprimer ce qu’ils ont ressenti durant le jeu de rôle. Il invite ensuite les observateurs à faire part de leur propre analyse. L’exploitation doit permettre la prise de conscience, par chacun (acteurs et observateurs), de ce qui s’est joué et des choix qui ont été opérés par les personnages. C’est une phase d’analyse. Le matériau essentiel à partir duquel on fait travailler les situations jouées par les apprenants est le vécu affectif de ces situations. Si le contexte est simulé, les actes ne le sont pas

: ce sont bien des attitudes réelles, des relations humaines vraies, qui s’expriment dans la situation vécue, et c’est là-dessus que va porter l’analyse du groupe. Le but de l’analyse est essentiellement une prise de conscience, c’est-à-dire ici une « prise en considération de soi en situation ». S’il s’agit, par le jeu de rôle, de ressentir combien les attitudes personnelles impactent les situations professionnelles, pour autant les participants n’évoluent dans leurs attitudes au terme du jeu que s’ils le veulent et dans le sens qu’ils  choisissent.

Pendant l’exploitation, les acteurs gardent leur place et le nom du personnage qu’ils ont joué : l’analyse porte uniquement sur les personnages et sur les situations joués. L’animateur doit veiller à ce qu’il n’y ait pas débordements (allusion aux acteurs en tant que membres du groupe, situations réelles vécues par le groupe). L’analyse de la situation est coproduite par les participants, l’animateur et la personne particulièrement concernée et impliquée. L’animateur propose une synthèse à la fin de la séquence.

Matériel nécessaire :
Le matériel nécessaire est fonction de la situation ou de l’activité simulée et des outils choisis par le formateur pour encadrer la préparation et le déroulement de l’activité de simulation.

Contexte d’utilisation (Publicetc.) :
Cette technique peut être utilisée avec tout type de public, mais la taille du groupe ne doit pas être trop importante.

Points forts :
Comme toute technique de simulation, le jeu de rôle est une technique privilégiée des méthodes actives en ce qu’il permet de vivre une « situation-problème, proche des situations réelles ou des activités de référence visées. Il favorise l’évolution des attitudes de la personne grâce à une prise de conscience au niveau intellectuel et affectif.

Mises en garde :
Cette technique pédagogique suppose le volontariat des personnes qui participent à la formation. Les personnes doivent pouvoir s’engager en étant au clair sur le type d’implication et de production souhaitées.

Le formateur est garant du cadre et des règles à respecter pendant le déroulement du jeu et lors des retours suite à la simulation. Il doit notamment veiller à ce que les réactions et observations du groupe soient communiquées de telle façon qu’elles puissent toujours être perçues comme bienveillantes par les apprenants qui ont accepté de simuler.

Il convient également de ne pas proposer trop tôt un jeu de rôle mais d’attendre que le groupe soit constitué ; de préciser la nature et l’intérêt du jeu au sein d’une formation professionnelle ; de ne pas confondre jeu de rôle et psychodrame ; enfin de ne pas vouloir à tout prix imposer un jeu de rôle.

Références :
Beau Dominique. – La boite à outils du formateur. – Paris : Ed. d’organisation, 2008 [1976].

Courau Sophie. – Jeux et jeux de rôle en formation. – Paris. Esf éditeur. – 2015

© Emmanuelle Betton _ Cnam

Informations techniques

– accès
– format de fichier de rendu
– compatibilité tablette / Smartphone
– Hébergement document téléchargeable ou stocké en ligne
– Préconisation technique
– anglais