Objectif(S) :
L’atelier en tant que dispositif peut servir deux intentions différentes : une intention thérapeutique ou une intention pédagogique. Seule cette dernière concerne la formation des adultes car elle implique l’acquisition de savoirs et, notamment, des savoirs centrés sur la production.
Déroulement et consignes :
La situation pédagogique est structurée par le travail de production. La production visée peut solliciter une activité essentiellement intellectuelle (rédiger un CV, par exemple) ou manuelle (préparer une pâtisserie, par exemple) de la part des apprenants. Pour cela, le formateur peut être amené à effectuer, en amont, une analyse et une décomposition des gestes et des techniques, afin de rendre la production visée plus accessible.
L’apprentissage est centré sur les gestes et les critères de production. Les tâches proposées peuvent être de type procédural ou de créativité.
Le travail peut s’organiser en petits groupes. Le formateur peut d’abord présenter les gestes à accomplir ou les tâches à réaliser, les montrer, expliquer leur sens. Il intervient ensuite à la demande des participants afin de répondre à leurs questions, modifier éventuellement leurs gestes et permettre la poursuite de l’activité de production. Ces interventions lui permettent par ailleurs d’avoir un aperçu de l’évolution individuelle et groupale. A différence de la technique de démonstration ou TWI, la prise en compte de la dimension groupale est importante dans l’animation de l’atelier. Les relations de coopération deviennent donc un support pour l’apprentissage.
Matériel nécessaire :
Le matériel et outils nécessaires à la production de l’objet choisi.
L’atelier nécessite une organisation de l’espace adaptée à la production visée.
Contexte d’utilisation (Public, etc.) :
L’atelier peut être utilisé selon deux approches différentes : soit l’objet produit et les gestes associés à sa production correspondent à ce qui doit être appris ; soit la production de l’objet et ses exigences servent de médiation pour des apprentissages autres. Dans ce cas, le choix de l’objet à produire doit prendre en considération les liens entre l’activité de production et les apprentissages à acquérir.
Ex cas 1 : production d’un cahier des charges de formation pour des formateurs ; production d’une pâtisserie pour des apprentis pâtissiers ; production du CV pour des jeunes en recherche d’emploi, etc.
Ex cas 2 : production d’un journal pour apprentissage de l’orthographe et la grammaire en alphabétisation ; production d’une pâtisserie pour apprendre les proportions en mathématiques ; production d’une rédaction dans l’apprentissage d’une langue, etc.
Points forts :
- L’atelier rend possible l’apprentissage de gestes professionnels
- Il permet aux apprenants d’apprendre par l’activité, le « tâtonnement expérimental » (Freinet)
- Il permet un fonctionnement coopératif entre les apprenants
Mises en garde :
Les ateliers thérapeutiques (art-thérapie, par exemple) ne constituent pas des ateliers de formation et doivent être conçus et animés par des professionnels du soin.
Le formateur doit prendre en compte les limitations du point de vue de l’organisation de l’espace.
Autres techniques avec le même objectif :
- TWI (Training within industry) Démonstration
- Simulation
Références :
Archambeau, S. (2010). Mettre en place des ateliers : différencier le cadre et les animations. Trames, pp. 181-205.
Doyle, W., Carter, K. (1985). Academic tasks in clasrooms. Curriculum Inquiry, 14 (2), 129-149. Freinet, C. (1978). L’éducation du travail. Paris, Delachaux et Niestlé.
Mottet, G. (1992). Les ateliers de formation professionnelle : une proposition pour les IUFM.
Recherche et formation, 11, 93-106.
Souto, M. (1999). La classe scolaire, une typologie. Faculté de Philosophie es Lettres. Université de Buenos Aires.
© Daniela Rodriguez _ Emmanuelle Betton _ CNAM