Sensibiliser à la régulation pédagogique à partir d’un jeu de cartes

Célia fait régulièrement des formations à destination de formateurs. Une question revient souvent lors de ses interventions : comment faire avec les apprenants perturbateurs d’un groupe ? Toute vie de groupe peut amener à des tensions et les raisons peuvent être nombreuses. Qui n’a jamais eu un apprenant qui n’est pas content d’être en formation ? Qui passe son temps sur son smartphone ou sur son ordinateur ? Qui interrompt en permanence pour faire des blagues ou des jeux de mots ? Qui prend le leadership sur les autres ? La liste n’est pas exhaustive !

Dans le cadre d’une de ses formations, Célia a imaginé un dispositif pour faire réfléchir les participants à des modes de régulation de ces différentes situations. Suite à un échange avec ses collègues, elle a eu l’idée de réaliser des cartes pour favoriser un brainstorming autour de cette question. Dix cartes au total permettent d’aborder dix comportements différents que les formateurs, formés par Célia, sont susceptibles de rencontrer sur le terrain. D’un côté de la carte, une figure illustrative est puisée dans la bibliothèque d’illustrations (libre de droit) « coco matérial ».
De l’autre côté, est exposée une situation qui pose un problème. Par exemple : « Pendant votre exposé, un participant vérifie systématiquement ce que vous dîtes en regardant sur internet. Il se permet même de vous contredire publiquement quand votre définition n’est pas exactement celle qui ressort sur wikipédia ». Un autre exemple est celui du « comique » !

La consigne est simple : à partir des personnages et des situations exposées, imaginer des solutions de régulation, n’hésitez pas à vous appuyer sur votre expérience.
La réflexion se fait d’abord individuellement pendant 10 minutes, puis en binôme pendant 5 minutes afin de confronter ses propositions de solution avec celles d’un autre. Ensuite, les participants partagent, à tour de rôle, avec l’ensemble du groupe leurs propositions de solutions. Sachant ces propositions ont été complétées par les idées reçues lors des échanges en binôme.
Pendant la restitution collective, Célia réalise une synthèse écrite sur une carte mentale pour garder trace des pistes émergeantes. « J’ai été assez bluffée par leur créativité, explique Célia. On peut s’appuyer sur l’expérience de chacun pour déterminer la posture à tenir dans telle ou telle situation. Par exemple pour la typologie des « comiques », est venue l’idée d’imposer des temps de silence ou de régulation à la pause. Et pour chaque situation, plusieurs solutions sont envisagées, critiquées, discutées… ». Il s’agit de permettre aux membres du groupe de vivre des moments de partage et d’expression qui favorisent la connaissance mutuelle. Célia complète ensuite le travail réalisé par des apports complémentaires, si nécessaire, « mais le plus souvent ils trouvent d’eux-mêmes les bonnes postures à adopter, avec les avantages et les écueils propres à chaque situation ».
Un point de vigilance ? « Juste une certaine prudence si l’apprenant se retrouve dans le comportement qu’il doit analyser, alerte Célia. Pour ma part, j’avais un peu observé le groupe avant cette activité, pour identifier si certains se comportaient comme dans les situations décrites, et j’ai évité de leur donner la carte qui leur correspondait ».
Une variante ? « Dans le cas présent, je n’avais qu’une heure trente pour faire cette activité, si j’avais eu plus de temps, j’aurai pu construire les situations avec le groupe en partant de leur propre expérience ! » conclut Célia.

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