Taxonomie de BLOOM

ByEric Wahl

7 février 2024
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C’est quoi ?

La taxonomie de Bloom est une classification des niveaux d’acquisition des connaissances. Benjamin Bloom, mort en 1999, était un psychologue américain spécialisé en pédagogie. A la tête d’un groupe de chercheurs de l’université de Chicago, il a identifié et hiérarchisé en 1956 un ensemble de comportements intellectuels qu’il jugeait nécessaire pour permettre la réalisation des apprentissages. C’est ce qu’on appelle la taxonomie de Bloom.

D’un point de vue opérationnel, cette taxonomie peut être utilisée pour définir les objectifs pédagogiques d’une formation. Elle sert à formuler des questions qui permettent de situer le niveau de compréhension des apprenants, de cerner leurs forces et leurs faiblesses, et de les guider dans leur processus d’apprentissage vers des niveaux supérieurs de la taxonomie (source wikipédia).

On en trouve une présentation en vidéo et en 1 minute ici.

Enjeux et usages

Cette taxonomie (du grec « taxis » et « nomos », qui signifie la « règle de classification ») détermine six habiletés cognitives allant de la plus simple à la plus complexe, auxquelles correspondent des opérations typiques.

Pour être efficace, une séquence d’apprentissage doit débuter au niveau le plus simple et évoluer au fur et à mesure vers des niveaux plus complexes. La taxonomie de Bloom permet d’organiser logiquement la succession des séquences d’apprentissage. Par exemple, le formateur peut solliciter les activités d’analyse en premier puis le travail de synthèse pour finir.

La taxonomie de bloom est le plus souvent représentée dans un tableau ou sous la forme d’une fleur :

Source de l’image : https://fr.wikipedia.org/wiki/Taxonomie_de_Bloom#/media/File:Blooms_rose_fr.svg

Déroulement, consignes, exemples

La taxonomie des objectifs de Bloom est composée des six niveaux suivants : la connaissance, la compréhension, l’application, l’analyse, la synthèse et l’évaluation.

  • La connaissance : c’est le fait de mémoriser des informations.
  • La compréhension : c’est le fait d’interpréter de l’information en fonction de ce qui a été appris.
  • L’application : c’est le fait de sélectionner des données pour réaliser une tâche ou résoudre un problème.
  • L’analyse : c’est le fait de mettre en relation des faits et des énoncés ou questions.
  • La synthèse : c’est le fait de synthétiser des idées en une proposition, un plan, un produit nouveau.
  • L’évaluation : c’est le fait d’estimer et de critiquer en fonction de critères que l’on se construit.

Un ensemble de verbes d’action correspond à chacun des niveaux. Ces verbes permettent non seulement d’identifier précisément un objectif d’apprentissage, mais encore de formuler plus clairement les objectifs des activités d’apprentissage en terme de « capacité à ». Un objectif d’apprentissage est habituellement défini par un verbe d’action. Voici quelques exemples qui peuvent aider à formuler des objectifs :

In Comment définir un objectif pédagogique en formation ? par SophieTurpaud, 10 février 2015, https://sophieturpaud.com/2015/02/10/comment-definir-un-objectif-pedagogique-en-formation/

On trouvera dans cette vidéo des exemples de formulation d’objectifs.

Intérêt pédagogique

L’intérêt d’une taxonomie est qu’elle permet d’identifier la nature des capacités sollicitées par un objectif de formation et son degré de complexité. Cette information, parmi d’autres, permet d’adapter la méthode de formation. Concrètement cela va aider à choisir le verbe le plus adapté pour exprimer l’objectif visé.

 La taxonomie des objectifs éducationnels de Bloom peut s’avérer intéressante pour des enseignants. En effet, elle peut permettre de concevoir des activités pédagogiques, de présenter les informations selon les niveaux de pensée et de construire une progression pédagogique. Plusieurs de ces activités peuvent être prises en considération lors de la conception d’un cours dans un environnement de formation et d’apprentissage.

Cette taxonomie aide les enseignants à formuler des questions qui permettent de situer le niveau de compréhension des élèves. Par exemple, une question peut servir à déterminer qu’un élève est compétent dans la connaissance des faits, la compréhension, l’application, l’analyse, la synthèse et l’évaluation. En structurant les questions, les enseignants sont à même de mieux connaître les faiblesses et les forces des élèves, ce qui permet de favoriser la progression de l’apprentissage vers des niveaux supérieurs.

Freins à l’usage et détournement

Le lien hiérarchique entre les 6 catégories initialement identifiées par Bloom et ses confrères n’est pas toujours évident, notamment pour les 3 derniers niveaux. Par ailleurs, on utilise souvent davantage des activités qui évaluent les processus cognitifs de faibles niveaux (3 premiers niveaux de la taxonomie de Bloom). Pour évaluer et travailler sur les processus suivants, il faut proposer des activités de types dissertation, débat, démarche de design thinking, atelier de création,…

Aussi une version révisée de la taxonomie de 1956 a été proposée par Lori Anderson et David R. Krathwohl en 1991. Les auteurs y ajoutent notamment la dimension créative : concevoir, intégrer, remanier des idées pour un produit nouveau sont par exemple les verbes d’actions correspondant.

Source : http://wiki.teluq.ca/TED6210/index.php/Taxonomie_de_Bloom_r%C3%A9vis%C3%A9e_(Anderson_et_al.)

Pour aller plus loin (bibliographie, webographie)

http://c2ip.insa-toulouse.fr/fr/pedagogies/concepts-de-base-en-pedagogie/la-taxonomie-de-bloom.html