LMS

C’est quoi ?

Un Learning Mangement System (LMS) est un dispositif technique dédié à la formation (enseignement/apprentissage). Il a pour objectif de permettre l’accès, lors d’uneformation en présentiel et/ou à distance :

• À des contenus et à des activités pédagogiques,  
• À la gestion de parcours de formation, 
• Au suivi des résultats des apprenants. 

Enjeux et usages à l’origine 

L’histoire des plateformes pédagogiques (LMS Learning Mangement System) commence dans les années 1920 avec l’invention de la machine à enseigner par Sideny PRESSEY professeur de psychologie de l’éducation à l’université d’Ohio aux Etats-Unis. C’est « une machine automatisée pour corriger les questions à choix multiples (Q.C.M.) […]. Le but de cette machine est, avant tout, de donner une correction immédiate aux réponses données par l’apprenant […] elle ne se limite pas non plus à une simple correction automatique de QCM : elle est interactive (le changement de question se fait en fonction de la réponse), légèrement adaptable (elle ne représente pas les questions réussies) et il s’agit de la première machine gardant une trace des actions de l’apprenant. ». Cependant, le succès de cette machine n’a pas convaincu Burrhus Frederic Skinner et d’autres psychologues qui vont à leur tour créer l’enseignement programmé. « Cet enseignement repose sur des principes de structuration et de présentation de la matière à enseigner ainsi  que  sur  le renforcement. La machine est là pour permettre une mécanisation de certaines tâches  telles  que  la  correction  et  le  passage  à  l’unité suivante.  Les unités se suivent linéairement dans les machines de Skinner. Dans celles de Crowder, l’unité suivante est sélectionnée en fonction de la réponse de l’élève, les unités forment une ramification. » (Source : Les machines à enseigner…automatisation et adaptabilité http://webcom.upmf-grenoble.fr/sciedu/vzampa/these/chapitre3)    

Aujourd’hui, avec le développement de l’informatique, de nombreuses plateformes pédagogiques ont vu le jour avec des fonctionnalités beaucoup plus avancées qui permettent : la mise en ligne de supports de formation, la création d’activités pédagogiques (rendu de travaux, quiz …), le suivi des apprenants, la communication/échange (forum, chat), la personnalisation de l’apprentissage etc. Au sein des entreprises et des universités, beaucoup de services d’appui à la formation ont développé leurs propres plateformes pédagogiques. Cependant, les plateformes en Open Source comme Moodle, Chamilo sont les plus utilisées dans l’enseignement supérieur. 

 Usages pédagogiques 

• Mise en ligne de ressources et d’activités 

Dans le cadre d’une formation, en présentiel ou à distance, un formateur peut utiliser un LMS pour mettre à la disposition des apprenants des ressources et des activités pédagogiques. Il peut ensuite, en fonction de sa modalité pédagogique, demander à ces derniers de consulter ces ressources ou de réaliser ces activités en amont, au milieu ou en aval d’une séance de formation. 

• Tutorat à distance 

Il s’agit d’utiliser les outils de communication associés à la plateforme pédagogique pour répondre aux questions des apprenants et pour solliciter leur implication dans la formation. 

• Remise de travaux 

Cela consiste à demander aux apprenants de réaliser des travaux (études de cas, recherche d’information etc.) et à mettre en place une activité de dépôt de devoir pour récupérer leurs travaux. 

• Suivi de la progression 

Un formateur peut utiliser les outils de suivi associés à une plateforme pédagogique pour suivre l’évolution individuelle et/ou collective des apprenants. Il peut aussi mettre en place des ressources et des activités d’auto-évaluation pour permettre aux apprenants de s’entrainer en autonomie afin de corriger leurs lacunes.   

Intérêt pédagogique 

L’usage de la plateforme pédagogique (LMS) par un formateur peut favoriser la multimodalité : l’articulation des temps de formation en présentiel et à distance. Ainsi, les apprenants ayant un accès à Internet peuvent consulter des ressources et réaliser des activités pédagogiques à tout moment durant la formation. La possibilité de récupérer les travaux des apprenants via la plateforme pédagogique permet au formateur de pouvoir leur faire un feedback de correction sans pour autant passer par une messagerie personnelle.  

L’accès aux statistiques sur les consultations et les réalisations des activités permet de suivre l’évolution des apprenants et d’apporter un soutien individuel à ceux qui en ont besoin. 

Mise en garde 

Une plateforme pédagogique ne doit pas être réduite à un simple dépôt de documents.  

Freins à l’usage  

Le manque de formation pédagogique et technique peut entraîner une réticence à l’utilisation d’une plateforme pédagogique. A cela il convient d’ajouter que les plateformes institutionnelles (établissements d’enseignement et/ou de formation) sont très limitées en termes de fonctionnalités et ne favorisent pas forcément le travail collaboratif. Le développement du Web 2.0, conduit à se diriger vers des plateformes gratuites qui sont en accès libre sur le Web et qui offrent des possibilités plus avancées que les plateformes institutionnelles. 

Et demain ? 

Face à la concurrence du Web 2.0, l’enjeu de demain est le choix des plateformes pédagogiques ainsi que des fonctionnalités qui vont y être associées. A cela il convient d’ajouter la question de l’exploitation des données qu’elles récupèrent dans le but de mieux adapter les formations aux attentes des apprenants. 

Pour aller plus loin 

Les machines à enseigner… automatisation et adaptabilité http://webcom.upmf-grenoble.fr/sciedu/vzampa/these/chapitre3     

Enseignement ouvert et à distance : épistémologie et usages, Paris Hermès Sciences, col. Management et Gestion des STICS, 2004, 312 pages. 

Jauréguiberry Francis, Proulx Serge, Usages et enjeux des technologies de communication. ERES, « Poche – Société », 2011, 144 pages. 

VANWELDE, Sébastien, E-learning ou complément à l’enseignement classique ? De l’analyse de la problématique à la mise en place de solutions, Univ Européenne, OMN.UNIV.EUROP., 2012, 116 pages. 

Charlier Bernadette, Henri France, Apprendre avec les technologies. Presses Universitaires de France, « Apprendre », 2010, 208 pages