Apprentissage coopératif

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C’est quoi ? 

Selon Johnson & Johnson (1990a) l’apprentissage coopératif consiste à travailler en petits groupes pour la réalisation d’un but commun afin d’optimiser les apprentissages de tout un chacun. Le travail est donc réparti entre les apprenants et leurs productions individuelles doivent contribuer à l’ « œuvre collective ». Autrement dit, il s’agit d’une activité collective ayant un objectif partagé par tous et qui a un profit pour chaque membre du groupe.                                    

Précision sur l’apprentissage collaboratif et l’apprentissage coopératif  

Lors d’un apprentissage coopératif, les tâches sont clairement réparties entre les différents apprenants. Une tâche est donc confiée à chaque apprenant de façon claire et précise. Les travaux réalisés individuellement par les apprenants sont mis en commun et forment le travail final. 

Chaque apprenant est responsable de sa propre production mais l’interaction avec les autres apprenants est nécessaire pour que le travail final (production finale du groupe) soit cohérent. Ce travail est souvent coordonné par une personne et nécessite la mobilisation des capacités de communication et d’interaction de chaque apprenant. 

Lors d’un apprentissage collaboratif, il n’y a pas répartition des tâches a priori entre les apprenants. Le groupe travaille ensemble, chacun apporte ce qu’il souhaite et la responsabilité est globale. A la fin du travail réalisé, il est impossible de reconnaître les contributions individuelles des apprenants. Ce travail nécessite la mobilisation des capacités de communication et d’interaction de chaque apprenant.

Enjeux et usages à l’origine 

Lié aux « pédagogies de groupes », l’apprentissage coopératif est une « méthode éducative » qui trouve ses origines aux Etats Unis. D’ailleurs les « principales définitions » de cette méthode ont été proposées par des américains (Johnson & Johnson 1990a par exemple). Cependant, cette « méthode éducative » peut être pensée autrement en fonction des pays, des cultures, des auteurs etc. Nous la retrouvons en Europe au XXème siècle avec les « praticiens précurseurs » (par exemple Célestin Freinet, 1977, p.18 ; Piaget, 1969, p.106 etc.). 

Intérêt pédagogique 

  • Favoriser l’autonomie des apprenants 

La répartition des tâches dans le cadre d’un travail coopératif responsabilise chaque apprenant et lui donne confiance en soi. La production individuelle, les interactions/échanges avec les autres apprenants et l’association cohérente de l’ensemble des productions favorisent l’autonomie de chaque apprenant. 

  • Favoriser l’apprentissage entre pairs 

Dans le cadre d’un apprentissage coopératif, l’interdépendance entre élèves les oblige à coordonner leurs activités, à associer leurs actions « dans le sens de la réalisation collective » (Alain BAUDRIT, 2007, L’apprentissage coopératif. Origines et évolutions d’une méthode pédagogique. Bruxelles : De Boeck Université, Pratiques Pédagogiques). 

Cette coordination des activités et l’association des actions leur permettent donc de reconsidérer leurs rapports au savoir et de voir la formation autrement. Le fait d’être confronté au point de vue des autres apprenants conduit à une confrontation des idées qui pousse à réexaminer, revoir, justifier ses propres connaissances et avis, accepter les idées/avis des autres et donc à s’enrichir mutuellement.  

  • Favoriser la contribution active de l’apprenant 

Il s’agit de co-construire la formation avec les apprenants en partant de leurs propres connaissances, de leurs productions (veille sur des thématiques, synthèses d’articles, résolution d’étude de cas…), par exemple via la mise en place d’activités de groupe en amont, pendant ou après une séance de formation. 

Mise en garde 

Selon Johnson et Johnson, dans le cadre d’un apprentissage coopératif, les élèves « peuvent atteindre leurs objectifs d’apprentissage si, et seulement si, les autres élèves avec qui ils sont coopérativement associés atteignent les leurs » (Alain BAUDRIT, 2007, L’apprentissage coopératif. Origines et évolutions d’une méthode pédagogique. Bruxelles : De Boeck Université, Pratiques Pédagogiques). 

La réussite du groupe dépend donc de l’efficacité et des contributions de chaque membre dans la production commune. 

Freins à l’usage  

Les apprenants, membres d’un groupe de travail, doivent se considérer comme des égaux sinon cela peut engendrer des conflits qui risquent de freiner le travail coopératif. Aussi :  

  • un manque d’implication et d’investissement des uns et des autres  
  • le manque de coordination dans les différentes activités 
  • la dissociation des actions des uns et des autres 
  • l’absence d’interdépendance entre les membres du groupe 

peuvent engendrer un blocage dans le travail coopératif, et par conséquent empêcher l’apprentissage coopératif

Détournement et bricolage 

Aujourd’hui, le fait le plus marquant dans l’apprentissage coopératif c’est l’utilisation des outils du Web pour réaliser des travaux coopératifs en présentiel et/ou à distance.

Et demain ? 

L’enjeu de demain c’est de savoir intégrer/utiliser les outils numériques dans les activités pédagogiques coopératives ; alterner les temps dédiés à l’apprentissage coopératif en présentiel et/ou à distance via des outils numériques. A cela s’ajoute le suivi et la vérification des connaissances acquises par les apprenants que ce soit dans le cadre d’un apprentissage coopératif en présentiel et/ou à distance. 

Pour aller plus loin 

Alain Baudrit, « Apprentissage coopératif/Apprentissage collaboratif : d’un comparatisme conventionnel à un comparatisme critique », Les Sciences de l’éducation – Pour l’Ère nouvelle 2007/1 (Vol. 40), p. 115-136.  

DOI 10.3917/lsdle.401.0115 

En ligne https://www.cairn.info/revue-les-sciences-de-l-education-pour-l-ere-nouvelle-2007-1-page-115.htm 

Alain Baudrit, 2007, L’apprentissage coopératif. Origines et évolutions d’une méthode pédagogique. Bruxelles : De Boeck Université, Pratiques Pédagogiques 

Alain Baudrit, Apprentissage coopératif et entraide à l’école. Revue française de pédagogie, n°153, octobre-novembre-décembre 2005, 121-149 

En ligne http://ife.ens-lyon.fr/publications/edition-electronique/revue-francaise-de-pedagogie/INRP_RF153_10.pdf  

L’apprentissage coopératif en ligne http://www.tact.fse.ulaval.ca/fr/html/coop/2app_coo/cadre2.htm  

Alain Baudrit, « Apprentissage coopératif/Apprentissage collaboratif : d’un comparatisme conventionnel à un comparatisme critique », Les Sciences de l’éducation – Pour l’Ère nouvelle 2007/1 (Vol. 40), p. 115-136. 

En ligne https://www.cairn.info/revue-les-sciences-de-l-education-pour-l-ere-nouvelle-2007-1-page-115.htm  

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